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Constantii Justinius Caesarius

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1Constantii Justinius Caesarius Empty Constantii Justinius Caesarius Jeu 6 Jan 2011 - 18:23

Constantin

Constantin

Prénom : Constantin Justinien César

Surnom : Constantin II, Constantin le boiteux ou le savant.

Âge : 22 ans

Métiers : Prince de Byzance, première puissance mondiale.

Rang : Prince.

Description psychologique :

Autant vous prévenir même si vous vous en rendrez compte bien assez tôt, Constantin n'est pas particulièrement normal. En fait, c'est tout simplement une anomalie parmi les être humains de son âge. Ses capacités de mémorisation et de réflexion sont bien plus développées que la moyenne. Bien sûr, cela a un coût qui est assez cher comme vous vous en rendrez compte avec la description physique. Le principal problème de ses capacités exceptionnelles consiste tout simplement dans le fait de tout rationalisé, tout est rationnel. Point. Tout peut s'expliquer par la science et la logique, tel est le credo du jeune homme. Non pas que les sentiments n'aient pas cours dans l'esprit de Constantin. Disons simplement qu'il est capable de les refouler suffisamment profondément pour que personne ne puisse se rendre compte de leur existence. Après tout, ce ne sont que des distractions inutiles qui ne font que ralentir les gens comme lui. Étonnamment, malgré cette incapacité totale à faire preuve d'empathie, le prince byzantin peut se montrer très sympathique en société. Tout cela lui vient bien évidemment de son éducation très stricte vu qu'il fait parti de la famille royale, quelque soit les émotions et les pensées qui tourbillonnent dans votre cerveau, rien ne doit paraître à l'extérieur, vous devez rester éternellement poli, distingué et même gentil s'il le faut. De ce fait, il est passé maitre dans l'art de se dissimuler et il est bien difficile de deviner ce qu'il pense.

Peut-être cette description vous laisse-t-elle penser que c'est un monstre, incapable de ressentir des émotions et mentant continuellement au monde qui l'entoure. Vous n'avez pas tout à fait tort. D'un certain point de vue, c'est exactement ce qu'il est. De l'autre en revanche, Constantin est un être simplement timide et renfermé sur lui même. En réalité, ce n'est pas réellement un monstre, il aime aider son prochain pour des raisons inconnus et peut se montrer très sympathique si l'on prend la peine de respecter certaines règles. Il se refuse à montrer aux autres ce qu'il pense parce qu'il considère que cela n'a pas d'intérêt. Il se définit lui-même comme un marginal et n'apprécie guère la compagnie des autres pour des raisons qui reste assez obscures. Dans le même ordre d'idées, il a un mal fou à supporter le contact physique direct avec quelqu'un. Aussi évite-t-il le plus possibles de gens, les contacts qui n'auront pas été prévus par son cerveau, pris par surprise donc, auront comme meilleur effet de le faire sursauter, dans le pire de le faire hurler. Vous comprendrez donc aisément que malgré sa capacité à se montrer sociable, il ne supporte pas les lieux trop fréquentés et sort donc assez rarement, voire tout simplement jamais de chez lui. Une autre des capacités plus ou moins utiles de Constantin est de savoir rester sarcastique dans toutes les situations, bien sûr, il ne se permet ce genre de comportement qu'avec des collaborateurs. Une chose qu'il déteste profondément par contre, c'est la bêtise, il peut se montrer particulièrement colérique avec quelqu'un qui ne comprend pas quelque chose qui lui paraît simple et il se laissera assez vite aller à des insultes pour se défouler un peu.

Maintenant, il est d'une chose que nous n'avons pas encore parlé mais qui semble important à signaler. La plus grande passion de ce jeune homme, c'est même la seule chose qui le motive réellement en ce moment, ce sont les défis. Les défis intellectuels de toutes sortes, légaux ou illégaux même si, de par son éducation, il privilégiera toujours ce qui est légal.

Post-ellipse : Le jeune homme à présent marié et possédant déjà une héritière a pris une importance bien plus grande au sein de la hiérarchie byzantine. Héritier parfaitement convaincant à présent, il a pris de l'assurance à mesure des années et est maintenant reconnu dans tout l'Empire pour sa capacité à prendre des décisions sages et justes, comme son père paraît-il. Il n'en reste pas moins un futur souverain pragmatique qui condamne quand il le faut.
Le plus souvent envoyé sur des crises mineurs, il a toutefois fait montre de capacité de prise de décision rapide et le plus souvent parfaitement adapté. Ses capacités de diplomates font également figures d'exemples.


Description physique :

Le jeune homme est aussi atypique dans ses caractéristiques physiques que dans ses caractéristiques mentales. A première vue, il ne ressemble qu'à un jeune homme comme les autres élevés dans le Grand Empire Romain d'Orient. Fin, le teint hâlé au soleil de l'actuelle Turquie, rien de bien exceptionnel. Oui sauf que voilà, Constantin est ridiculement petit, ce n'est pas un nain mais c'est peut-être encore pire car cela en devient encore pire, en effet notre cher prince ne dépasse que de très peu les 1 mètres 50, chose qui bien qu'étant une personne de sang royal, lui valut pas mal de quolibets. Outre ce « détail » qu'il s'efforce de faire oublier aussi souvent que possible en usant de son intelligence vive et de ses sarcasmes vengeurs, on peut également noter un autre infirmité tout aussi handicapante et humiliante pour lui. En effet, depuis sa naissance, le byzantin souffre d'une jambe droite maladive et trop faible pour lui permettre de marcher correctement. On a dû lui offrir rapidement une canne pour lui apprendre à marcher debout.

Cette manière de marcher si particulière a bien évidemment empêcher le jeune homme de développer la moindre once de musculature au niveau des jambes. En revanche, les muscles de son bras droit, celui qui tient la canne, se sont assez rapidement développés et c'est également le cas de son bras gauche et de manière générale de toute la partie supérieure de son anatomie. Même si cela n'atteindra jamais des scores de statues grecques, c'est toujours mieux que rien du tout.

Passons à la partie la plus intéressante, son visage. On peut dire qu'il est assez simpliste à la base. Fin comme tout son corps, les lèvres fines et délicates surmontées d'un petit nez discret. Le tout étant complètement invisible quand on regarde ses yeux si particuliers. En effet, ces deux billes si peu discrètes donnent toute son intensité au regard du jeune homme. Elles sont toujours brillantes de curiosités et d'intérêt mais sont souvent source de beaucoup d'intérêt de la part des gens. Ce n'est pas un regard qu'on croise souvent. En effet, ces yeux sont vairons. L'un, le droit, est aussi bleu qu'un ciel d'été, l'autre, le gauche, est aussi blanc que les neiges éternelles des montagnes du nord. Autant dire que ça peut surprendre de la part d'un byzantin mais après tout, qu'est-ce qui ne surprend pas chez ce garçon.

Post-ellipse : Le petit Prince n'a que très peu grandi mais il a maintenant dans son port, dans sa façon de marcher, quelque chose d'impérial, d'altier, qui marque bien son appartenance à la famille impériale de Byzance.
A noter qu'il utilise maintenant un sceptre d'argent surmonté d'une émeraude plutôt qu'une canne pour marcher.


Histoire :

Il y a plus de vingt-deux ans. Dans le palais impérial de la lointaine Byzance, capitale de l’Empire Romain d’Orient.

L’Impératrice de ce glorieux empire fixait des yeux le miroir qu’elle avait en face d’elle. Elle n’aimait pas les visites de ce genre, surtout quand elles avaient lieu à l’improviste. Et encore moins quand c’était dans sa propre chambre. Cependant, il fallait parfois faire des entorses à ses propres règles, c’est la raison pour laquelle elle n’avait pas encore appelé la garde. C’est la raison pour laquelle elle se contentait de regarder fixement le miroir dans lequel ce reflétait son étrange visiteur. Les ailes sombres qu’il arborait à son arrivée avaient à présent disparu mais elle était certaine de ne pas avoir rêvé. Malgré ces faits troublants, elle conservait un calme incroyable, signe d’une habitude prise depuis qu’elle avait commencée à côtoyer la cour. Elle se contenta de demander.
- Et … Qu’est-ce que vous êtes exactement ?
Il sembla se téléporter d’un seul coup, se retrouvant maintenant juste derrière elle, son visage à quelques centimètres de son épaule. Elle pouvait ainsi distinguer sans aucun souci ses yeux, fascinants, tout simplement. Elle n’avait jamais vu d’être avec des iris aussi clairs, tout simplement blanc. Autant que le blanc de l’œil, même si on pouvait distinguer le contour de l’iris.
- Est-ce que c’est véritablement important ? Demanda-t-il d’une voix grave et douce.
Elle ne répondit pas immédiatement, regardant plutôt le reflet de cette chose.
- Non, pas vraiment. Mais j’aimerais savoir pourquoi vous tenez tant à faire ça.
- Quelle importance ?
Sa voix était toujours douce, il posa une main un peu froide sur l’épaule de l’impératrice.
- Je vous apporte ce dont vous avez besoin. Un enfant. Pourquoi se soucier de mes motivations ?
Un léger sourire s’afficha sur le visage de la jeune femme, on avait vraiment l’impression qu’il la prenait pour une idiote et qu’il croyait pouvoir la manipuler simplement avec de belles paroles creuses et une voix ensorcelante. Sauf qu’ils n’étaient pas dans un conte de fée, ce genre de chose ne marchait jamais.
- Vous imaginez vraiment que votre démarche n’est pas suspecte ? Je ne sais même pas ce que vous êtes.
Il émit un rire clair.
- Je suis heureux de voir que vous n’êtes pas idiote mais … Vous savez ce que je suis, je ne suis pas arrivé par la fenêtre pour rien. Vous comprenez … n’est-ce pas ?
Oui, son arrivée avait été impressionnante. Et puis ces ailes … cela lui rappelait beaucoup de ce qu’elle avait lu quand il avait fallu se renseigner sur la religion chrétienne. Mais elle ne croyait pas en ce genre de chose.
- Oui, je sais … Vous ne partagez pas ces idées, la Pythie c’est cela ? Intéressant.
Un frisson parcourut le corps de l’impératrice. Ce culte était secret. Personne ne pouvait savoir.
- Je lis dans votre esprit comme dans un livre ouvert. Expliqua-t-il en voyant son air inquiet. Votre secret est toujours bien gardé, je n’en parlerais pas.
Elle déglutit, cet être était vraiment intéressant.
- J’ai juste besoin d’un descendant. C’est une question de principe, je serais fier d’offrir un héritier à Byzance. D’autant que … sa puissance serait sans égale. Croyez-moi.
Ce n’était pas bon. Sa voix était tellement douce, tellement convaincante. Et puis … elle devait avouer avec une certaine honte qu’elle commençait à avoir envie de cet homme. Bien sûr, elle aimait son mari plus que tout au monde et c’est d’ailleurs pour lui qu’elle voulait un enfant. Parce que ça semblait tellement important aux yeux de l’Empereur d’avoir un fils, elle aussi aimait cela mais elle voulait surtout le bonheur de Justinien.
Se tournant à demi vers lui, elle demanda.

- Vous avez peur de ne pas voir votre lignée se poursuivre, c’est cela ?
Il acquiesça doucement, avec un air légèrement honteux. Elle avait tapé juste, comme beaucoup d’homme de pouvoir, il ne voulait pas mourir sans céder ce pouvoir à quelqu’un de son sang. C’était logique à ses yeux.
Cette fois, elle se retourna complètement.
- Alors c’est d’accord … Mais je veux connaitre votre nom.
A nouveau, sa main froide se posa sur elle. Sur sa joue cette fois-ci, provoquant un frisson involontaire. Son instant de faiblesse était passé, il avait repris sa voix douce et sûre d’elle.
- Très bien. Alors dépêchons nous.
Alors qu’il se dirigeait déjà vers le lit proche, elle l’arrêtait. Tenant son poignet d’une main ferme.
- Votre nom.
Il eut un sourire indéchiffrable, sa voix se faisant encore plus pénétrante, encore plus envoûtante.
- Vous pouvez m’appelez le Porteur de Lumière.
Et alors qu’elle se laissait porter jusqu’à sa couche, la terreur gagnait l’impératrice qui pourtant ne déviait pas de sa trajectoire. Le Porteur de Lumière, en latin Lux Ferro.
Lucifer.


Neuf mois plus tard, dans le même palais, de la même Capitale et du même Empire.

L’Empereur de Byzance n’était pas ce que l’on pouvait appeler un homme au sang chaud. Son calme était devenu légendaire au sein de son propre empire. D’ailleurs, en ce jour pourtant si spécial, il paraissait extrêmement détendu, adossé qu’il était à un mur, ses deux mains tranquillement posées sur son sceptre. Ses yeux, d’un bleu si foncé qu’il paraissait noir, suivaient avec une attention toute particulière les allées et venues des servantes dans la chambre la plus proche. Pourtant, si on le connaissait bien, on pouvait distinguer certains signes de nervosité. Ses doigts semblaient pianoter sur le sceptre et ses yeux ne semblaient pas vouloir se reposer, étant toujours à la recherche de quelque chose à surveiller, d’un petit détail à observer.
La vieille nourrice qui sortait de la chambre afficha un infime sourire qu’elle dissimula bien vite en baissant la tête. Justinien n’était pas quelqu’un de particulièrement cruel mais elle ne voulait pas lui montrer ce qu’elle considérait presque comme un manque de respect. Elle l’avait côtoyée pendant tant d’années qu’elle pouvait reconnaître les signes qu’il était impatient. Le jeune Empereur voulait savoir et c’était tout ce qu’il y avait de plus normal. La tradition voulait qu’il ne puisse pas rentrer pour accompagner sa femme. Il était amusant de le voir ainsi perdre son calme, ça allait tellement plus avec son jeune âge que cette façade de glace qu’il exposait depuis qu’il avait pris la tête de cet Empire.

- Ne vous en faites pas Seigneur, tout va bien. C’est bientôt terminé, annonça-t-elle d’une voix qui se voulait rassurante.
Le jeune homme acquiesça doucement et elle entendit distinctement un petit « Merci » sortir d’entre ses lèvres. Cela lui faisait du bien à elle qui l’avait presque élevé durant toutes ces années. Le voir enfin accéder à ce qu’il désirait tant, c’était rassérénant. En plus, c’était avec une femme bien, peut-être un peu plus vieille que lui, mais très bien. Sans rien prononcer de plus, la nourrice rentra dans la salle où l’Impératrice était sur le point d’accoucher.
Justinien restait dehors, fermant progressivement les yeux pour tenter de percevoir les sons qui pourraient en sortir. Malheureusement, il n’entendait pas grand-chose, quelques cris parfois. Puis un autre cri, différent, celui d’un bébé. Il fut suivit de pleurs. Cela n’allait pas tarder, il le savait maintenant. Quelques minutes plus tard, il entendit la porte s’ouvrir et rouvrit les yeux pour voir la vieille servante venir vers lui, un nourrisson dans les bras.

- C’est une fille Seigneur.
Dans sa voix, l’empereur perçut un soupçon de déception. Comme si elle aurait préféré lui annoncer autre chose, peut-être croyait-elle qu’il désirait un héritier mâle ? C’était en partie vrai, c’est ce que beaucoup de gens auraient voulus et lui-même ne se cachait pas le vouloir un peu. Mais ce qu’il désirait réellement, c’était un enfant. Justinien s’avança donc sans un mot, saisissant sa fille des mains de la nourrice, elle avait été nettoyée et ressuyée, ses yeux bleus le fixaient intensément, elle était curieuse. Un sourire attendri se fit jour sur le visage du souverain.
- Ishla.
Son index vient effleurer le front du bébé qui ne cessait de fixer son père.
- Tu es superbe …
Il était conscient de l’air béat et du ton idiot qu’il avait eu au moment de prononcer cela mais il s’en fichait. Pour le moment, l’heure n’était pas encore au protocole et à la noblesse, il pouvait se permettre d’être émerveillé par ce petit bout d’humain.
L’instant fut cependant interrompu par l’arrivée d’une autre servante, plus jeune, à l’air clairement paniqué. Elle ne s’adressa même pas à lui pour le saluer, lançant directement à la vieille nourrice.

- Venez vite ! Il y a un problème, un autre arrive !
Elles avaient de nouveau disparues derrière la porte avant même qu’il ne puisse poser la moindre question, le laissant seul avec le bébé. Le problème, c’est que Justinien n’était clairement plus en état de s’émerveiller. Un problème ? Un deuxième bébé ? Cela pouvait être une très bonne nouvelle mais … c’était aussi l’annonce de potentielles complications imprévues. Et ça, ce n’était clairement pas rassurant. Il essaya bien de se calmer en regardant sa fille mais il ne cessait de penser à ce qui se passait derrière cette porte close, d’autant qu’il entendait de plus en plus fréquemment des cris en sortir.
Finalement, la jeune servante apparut à nouveau, un petit être dans les bras. De la même façon, on l’avait nettoyé avant de le présenter à l’Empereur. Elle souriait un peu.

- Monseigneur. C’est un garçon.
Sans même lui demander son avis, bien qu’il fût totalement d’accord avec ce qu’elle faisait, elle lui prit délicatement sa fille des bras pour lui faire tenir son fils. Les yeux de l’Empereur tombèrent en premier lieu sur le regard du bébé. Un œil bleu comme un ciel de Printemps et un autre aussi blanc que la neige le fixait de l’air le plus curieux qu’il n’ait jamais vu.
- Constantin … Déclara-t-il sans hésitation. Mon Fils.
Alors qu’il était toujours en train d’observer en détail son enfant, la porte s’ouvrit à nouveau sur la vieille nourrice.
- Monseigneur. Votre femme … il y a eu des complications …
La voix était douce, elle n’avait pas besoin d’en dire plus et elle le vit aussitôt au regard que lui lançait le souverain. Jamais elle ne l’avait vu à ce point effondré. Ses mains semblaient trembler sous le poids pourtant peu important du gamin.
- Je suis désolée, ajouta-t-elle en maigre soutien moral.
Le voyant chanceler, elle lui prit l’enfant des mains sans que Justinien ne pense à l’en empêcher. Ses lèvres s’agitaient sans que le moindre son ne s’en échappe. On venait de lui offrir deux vies en échange de celle de sa femme, il n’arrivait plus à parler, plus à réfléchir, plus à penser.
Un son finit par s’extraire de sa gorge, un murmure rauque et faible.

- Je veux … je veux la voir …
La voix de la nourrice s’était cassée en voyant son protégé dans cet état, elle s’approcha de lui.
- Bien sûr Seigneur … Venez.

Le soir même.

Trente gardes.
Trente gardes pour une minuscule partie du palais impérial, trente gardes pour deux nourrissons. Une chose était sûre, à Byzance, on ne prenait pas la sécurité à la légère. En plus, la femme de Justinien était morte aujourd’hui, il ne comptait pas perdre ses enfants en plus, surtout pas. Les effectifs avaient été augmentés. Il y avait cependant une règle à laquelle l’Empereur n’avait pas osé toucher, il n’y avait toujours qu’une seule nourrice dans la chambre des bambins. Une nourrice un peu spéciale cependant puisque peu de nourrices étaient autorisées à porter une dague en permanence avec elles, et encore moins savaient s’en servir pour égorger proprement un homme. Au service de la famille Impériale depuis sa naissance, elle était incorruptible et serait tenu responsable si le moindre incident arrivait aux enfants.
Autant dire que ses yeux verts qu’on voyait briller dans l’obscurité de la petite salle ne risquaient pas de se fermer de la nuit. C’est à peine si elle s’autorisait à les cligner de temps à autre, elle restait fixée sur les deux berceaux qu’on distinguait de moins en moins bien dans le noir qui s’installait malgré la lueur vacillante d’une petite bougie posée dans un coin éloignée. Un accident avec le feu était trop vite arrivé.
Ses oreilles étaient aussi parfaitement attentives au moindre son suspect. Pendant un temps, cette femme avait craint que les cris des bébés ne la perturbent dans cet exercice. Mais il s’est avéré ensuite qu’elle avait à faire avec les bébés les plus calmes de l’histoire du Royaume. Le garçon s’était avéré un peu remuant mais bien moins que ce qu’on lui avait décrit d’un bébé, quant à la fille, c’était tout bonnement incroyable, ses yeux bleus restaient fixés sur le plafond au-dessus d’elle avec un air grave et extrêmement malsain sur un être aussi jeune.
En y repensant, un frisson parcourut son échine, elle préféra se concentrer sur les pas de la patrouille dans le couloir. Ils venaient de dépasser la porte. Il était rassurant de constater la régularité de ses hommes qu’on aurait pu croire régler comme des pendules, les gamins étaient en sécurité, c’était certain.
A peine cette pensée lui avait traversé l’esprit qu’une présence se manifesta à côté d’elle. Elle ne l’avait pas senti arrivée, ne l’avait ni vu, ni entendu, ni même perçu. Maintenant, c’était juste là. Et c’était … oppressant, on aurait dit qu’une ombre s’était abattue à ses côtés. Un long frisson remonta le long de son dos alors qu’elle percevait la respiration rauque et lente de la chose à ses côtés, elle aurait voulu hurler mais sans qu’elle ne sache pourquoi, ses cordes vocales avaient décidées de lui faire faux bond pile à ce moment-là.
Quelques secondes plus tard à peine, elle perçut un souffle doux contre sa peau, dans son cou. Elle y frémit involontairement alors qu’elle sentait encore sans le voir que cette chose était toute proche.
Elle respirait fort, voulait bouger mais ne le pouvait pas alors qu’elle se savait en danger. Enfin, un baiser se déposa de lui-même dans son cou, la faisant presque sursauter alors qu’une voix étrangement douce se faisait entendre à son oreille.

- Je ne suis pas là, je ne l’ai jamais été. Durant les dix prochaines minutes, tout sera parfaitement normal devant vos yeux et vous allez oublier jusqu’aux circonstances de ma venue.
Dans le même temps, ces paroles s’inscrivaient dans son cerveau. La voix avait parfaitement raison, elle ne voyait même plus pourquoi elle se faisait du souci. Il n’y avait rien d’anormal dans cette nuit, peut-être un peu fraîche mais c’est tout.
Satisfait, Lucifer dépassa cette jeune femme, charmante au demeurant mais tellement fragile, pour se rapprocher de son objectif de la soirée à savoir les deux bambins. Ses yeux d’un blanc laiteux passèrent de l’un à l’autre avec une lenteur presque effrayante.
Il y en avait deux. Soit un de trop. Il avait merdé quelque part mais n’arrivait pas à déterminer où. D’habitude, tout se passait selon le plan prévu. Mais l’impératrice était morte, ce qui ne faisait pas partie du plan, que venait faire cette fille ici ?
Car Lucifer avait désiré un mâle comme héritier cette fois-ci, non pas qu’il soit sexiste, simplement que c’était plus commode pour un changement de corps. Pendant un moment, il resta fixé sur la petite Ishla, il percevait un grand pouvoir en elle, un pouvoir qui n’était pas le sien. C’était effrayant. Fouillant dans sa mémoire, le Seigneur des Enfers en tira une information qu’il avait extraite du crâne de l’impératrice alors qu’elle était encore vivante. Une croyance ridicule en un dieu païen et un oracle toujours présent après des générations. La Pythie. Ridicule, vraiment. Et pourtant … Devait-il vraiment la tuer ici et maintenant ?
Lucifer suspendit son geste. Elle lui serait utile, plus tard, il en était sûr. A peine pensait-il aux milles tortures qu’il pourrait infliger à son fils à l’aide de cette simple gamine que son sourire s’élargissait. La création d’un hôte parfait pour son pouvoir était un art, un art dans lequel il était passé maître. Détruire l’esprit de la créature pour qu’elle cède aux pulsions les plus sombres et accepte d’héberger le Porteur de Lumières. C’était quelque chose qu’il adorait faire.
C’est pourquoi il se détourna tranquillement de cette fille bâtarde qui ne l’intéressait pas pour se concentrer sur son véritable enfant. Celui dans lequel il arrivait à percevoir ses propres pouvoirs. Constantin, c’était son nom. Bah, ce n’était pas si important que cela en fait. Il était né dans une famille très riche et très puissante, il accéderait à un grand pouvoir très vite. Cela semblait un raccourci mais en fait, il serait peut-être plus difficile de le détruire même si on n’avait jamais autant faim de pouvoir que lorsqu’on y avait goûté.
Pour l’heure, il fallait passer à la première étape. L’ange déchu leva son bras au-dessus du bébé, pointant son index vers l’enfant, un sourire dément aux lèvres. L’ongle de son index s’allongea jusqu’à former une longue griffe noire parfaitement aiguisée. La seconde d’après, il la plantait dans la jambe de son fils, le réveillant sur le coup et le faisait hurler de douleur. Sans cesser de sourire, il plaqua sa main sur les lèvres de son rejeton d’un geste doux, étouffant ce cri dans l’œuf.

- Chut mon fils, chut. Un jour tu comprendras que je fais ça pour ton bien ...
Avec une lenteur sadique, la griffe parcourut toute la cuisse droite du bambin avant de se retirer et de disparaître. Une petite étincelle bleue apparut ensuite au bout du doigt de l’homme, se faufilant sur la chair de l’enfant et refermant la plaie formée. Il paraissait comme neuf mais à l’intérieur, rien ne pourrait plus marcher correctement. Ce Constantin serait sûrement forcé de boiter plus tard. Et c’était une marque démoniaque plus qu’une blessure, ni magie ni médecine ne pourrait l’aider.
Doucement, l’homme retira sa main et constata que le gamin s’était rapidement calmé. Parfait.
Sans quitter son fils des yeux, Lucifer disparut, son corps semblant peu à peu emporté comme de la brume par le vent.
Aux yeux de la nourrice et aux oreilles des gardes, la nuit était paisible.


Six ans plus tard, dans le même palais impérial.

Justinien ne pouvait pas voir ses enfants aussi souvent qu’il le désirerait. C’était là l’un des inconvénients de la vie d’Empereur, il avait fallu s’en accommoder très vite et par chance, il était plutôt doué pour cela. Il prenait bien évidemment toujours des nouvelles et était assez satisfait la plupart du temps. Constantin se révélait être un excellent élève selon son précepteur, toujours curieux et étonnamment mature pour son âge. Il avait d’ores et déjà décidé de prendre sa jeune sœur sous son aile et ce n’était pas un mal. En effet, Ishla était un peu plus spéciale, il lui arrivait d’avoir de longues périodes d’absences durant lesquelles elles fixaient le vide de ses yeux bleus. Par contre, elle s’était découverte une passion pour le dessin qui l’avait envahie rapidement, elle dessinait maintenant extrêmement bien. Il y avait cependant des choses un peu bizarres dans ses dessins et parfois dans ses paroles.
Et Justinien aurait mille fois préféré être venu pour serrer sa petite fille contre lui plutôt que de conversé avec le précepteur chargé de son éducation. Mais il n’avait pas le choix, apparemment, ce dont ils avaient à parler était très important.
Pour le moment, tout ce que le précepteur avait fait, c’était lui montrer plusieurs des dessins de sa petite fille. Ils étaient pour la plupart réalisés dans un style très particulier, en fait la jeune fille traçait des traits noirs, au début cela ne ressemblait à rien et puis le contour créé par les tâches noires créait un dessin. C’était très joli au final mais un peu sombre. De rares dessins étaient faits en couleur. Justinien les avait presque tous étudiés, il y en avait qui représentait un homme vaguement dessinés, deux grandes ailes très détaillées l’entourant, d’autres représentait son frère mais il semblait plus grand. C’était facilement reconnaissable, l’un des yeux avait été représentés plus foncé que l’autre. Enfin, il y avait cet étrange dessin en couleur d’une jeune femme, ses cheveux avaient été coloriés de rouge mimant sûrement le roux, quant à ses yeux, ils étaient d’un vert profond.

- C’est très intéressant comme dessin mais je ne vois pas toujours pas bien le problème là-dedans.
Certes, la précision du trait était inhabituelle chez une gamine mais cela n’était pas une tare. Et puis, on pouvait voir dans l’attitude du précepteur qu’il y avait autre chose.
- Monseigneur, le problème vient de ses explications.
Se tournant vers la petite fille, recroquevillée dans un coin de la pièce, griffonnant sur une feuille, il lui fit signe de venir. La gamine se hâta, se jetant dans les bras de son père qui l’accueillit avec plaisir.
Souriant, le précepteur grec demanda à la jeune fille.

- Dites-moi mademoiselle, pourquoi dessinez-vous tout cela ?
- Parce que je le vois.
- Vous le voyez où ?
La jeune fille semblait perdue par cette question, pour elle c’était une évidence.
- Je le vois, c’est tout.
Le précepteur se redressa, adressant un regard entendu à son souverain qui commençait en effet à s’inquiéter. Doucement, il prit un dessin en couleur et le montra à Ishla.
- Qui est cette femme rousse ?
- Je ne sais pas.
- Pourquoi l’as-tu dessinée alors ?
- Parce que la vie de Constantin ne sera pas toujours faite de douleur et d’ombres.
A nouveau, le coup d’œil exprima tout ce qu’il y avait besoin de savoir. Justinien passa doucement sa main dans les cheveux de sa fille.
- Tu peux retourner jouer un peu ma chérie ? Je vais discuter avec ton maître ?
Sans s’inquiéter plus que cela, la petite retourna finir son dessin, laissant les deux hommes discuter.
- Seigneur, vous n’ignorez pas que j’étais au courant et que je partageais les croyances de votre épouse. Je pense que … je pense que c’est elle. Celle que nous attendions.
L’Empereur acquiesça, semblant tout de même perdu dans ses pensées.
- Que voulait-elle dire à propos de Constantin ?
- Je ne sais pas Monseigneur, nous surveillons avec attention le Prince et pour le moment il va très bien. Je pense qu’elle ne le sait pas elle-même.
Son ton se fit rapidement beaucoup plus grave.
- Mon Seigneur. Il faut l’emmener à Delphes. Là-bas, on lui apprendra comment contrôler ça, c’est important pour elle, je crois.
Justinien prit une grande inspiration, sa voix se fit murmurante.
- Je comprends, je me demande juste si ce sera bon pour Constantin. Il faudra la faire disparaître pour que personne ne pose de question … je trouverais quelque chose …
Un peu plus loin, à côté de la jeune fille se tenait un grand être aux ailes sombres. Invisible aux yeux de tous, il n’avait rien manqué de la discussion et un large sourire se fit jour sur son visage. Parfait, l’éloignement de cette petite sœur encombrante était tout ce qu’il désirait et il n’avait même pas besoin de s’en occuper. Il pourrait passer à la suite de son plan prochainement. Un plan sublime pour créer un monstre.
Son regard capta le dessin de la petite fille et il reconnut son visage. Dans la plus grande discrétion, il prit la feuille, laissant la gamine commencer un nouveau dessin. C’est vrai qu’elle avait du talent, on pouvait presque voir l’étincelle du mal dans les yeux du dessin.


Un an plus tard.

Deux billes parfaitement rondes brillaient dans l’obscurité insoluble d’une chambre. L’une d’elle était d’un blanc nacré alors que l’autre reflétait le bleu d’un ciel d’été. Le petit garçon n’aimait pas la nuit. Particulièrement en ce moment. Un moment qui durait en fait depuis plus d’un an, depuis que sa petite sœur était … morte.
Oui, c’était le mot qu’avait employé son père. Un mot que l’enfant avait mis un certain temps à comprendre mais qu’il avait maintenant complètement assimilé. La mort c’était quelque chose de terrible qui empêchait définitivement les gens de revenir et de revoir leurs proches. Il avait aussi compris que lorsque cela arrivait, c’était parce que quelque chose de très grave était arrivé. Constantin avait longtemps cherché ce qui en avait pu en être la cause mais on avait toujours refusé de lui en dire trop. Il avait repassé en mémoire les derniers jours passés avec elle, ils avaient beaucoup joués selon son souvenir. Elle était plutôt en forme à ce moment-là. Etait-ce cela qui avait emporté Ishla ? C’était en tout cas l’un des conclusions du garçon qui continuait à le ronger, une culpabilité stupide mais dont il était difficile de se défaire.
Depuis le gamin, âge de sept ans aujourd’hui, avait beaucoup de difficultés à s’endormir. Il avait toujours besoin d’un peu de temps passés à bouger dans son lit pour enfin trouver le sommeil. Ce jour-là n’échappait pas à la règle et le garçon laissait tranquillement le silence complet qui l’entourait l’envahir doucement.
Enfin … non pas complet justement, maintenant qu’il y repensait. Il y avait des bruits de pas qui se rapprochaient lentement dans le couloir. Il s’agissait probablement d’un garde, d’habitude, il ne stationnait pas près des appartements princiers. Mais l’un d’eux avait parfaitement pu être pris d’un excès de zèle et aurait pris la décision de faire une petite ronde.
Doucement, la porte de la chambre s’ouvrit, laissant passer un fin rai de lumière. Ca par contre, ce n’était pas normal et ce n’était pas du tout habituel de la part d’un garde du palais. Personne n’avait le droit d’entrer dans la chambre d’un prince sans son autorisation, si ce n’est peut-être l’Empereur en personne.
Une silhouette s’avança lentement, refermant la porte derrière elle dans un silence presque total. Il s’agissait d’un homme, éclairé d’une petite bougie qu’il tenait à la main. Constantin croyait se souvenir l’avoir déjà vu parmi la foule de noble qui suivait fréquemment son père. Cependant, cela n’expliquait en rien sa présence ici, d’autant plus qu’il n’avait pas prononcé un mot depuis son arrivée. Il avait vraiment l’air bizarre à bien y réfléchir. Les tremblements qui agitaient sa main, et donc la lueur de la bougie, trahissaient une certaine nervosité. Son impatience …

- Que faites-vous … ? Commença le jeune prince.
Il fut cependant interrompu par la paume de l’homme qui se posa sans ménagement sur sa bouche, empêchant le moindre son d’en sortir. Avant même qu’il n’ait pu faire un geste, le prince ressentait la morsure froide de l’acier contre sa gorge.
- Si tu prononces le moindre mot ou que tu t’avise de bouger, j’te tue.
Et sur ce, l’individu écarta les draps. Constantin se tut, pour un long moment.
[…]
Il se retourna un bref instant, entendant toujours la cavalcade des gardes derrière lui. C’est qu’ils couraient vite pour des hommes en armes, ces salauds. En même temps, quelle idée de se faire repérer près des appartements princiers, un couteau dans la main et à une heure pareille de la nuit ? Certes, il avait commis une petite erreur. Mais il avait eu tout le temps d’accomplir son œuvre. Et ça, c’était une libération importante pour lui, ça faisait un bien fou et l’aidait à se motiver pour s’en sortir.
Il accéléra le pas, laissant tomber son arme désormais inutile. S’il arrivait à atteindre les cuisines, il aurait ses chances de s’enfuir en passant par l’arrière. Ses espoirs furent cependant ruinés quand il vit apparaître des silhouettes de gardes au loin, sur son chemin. Ses enfoirés l’avaient devancé. Sans réfléchir, il bifurqua au premier couloir venir, continuait tout droit en suivant un chemin de plus en plus désordonné. Il ne savait plus vraiment où aller. Et sa mémoire avait beau passer en revue tout ce qu’il savait de ce château, il n’arrivait pas à se trouver une autre échappatoire. Il lui fallait pourtant un nouveau plan, vite. Très vite.
Derrière lui, la cavalcade se faisait plus forte, ils étaient plus nombreux.
Devant lui, il aperçut ce qui serait peut-être une porte de sortie. En fait, c’était surtout une fenêtre mais cela pourrait bien lui être utile. Les appartements du prince n’étaient pas situés très haut, s’il tentait sa chance …
Il n’eut pas le loisir d’y réfléchir, une flèche tirer quasiment à l’aveuglette siffla à son oreille. Sans réfléchir, il accéléra le pas, fonçant puis se propulsant contre la fenêtre en vitraux. Dieu bénisse l’homme qui avait décidé que les ouvertures de ce palais devraient être plus décoratives que pratique. Elle se brisa facilement sous son poids et il alla s’écraser au milieu des débris de verres en bas dans un craquement sinistre.
Résistant, il réussit à se relever et à s’éloigner de quelques mètres, se laissant glisser dans l’ombre d’un bâtiment. Il avait besoin d’un peu de repos. Mais quelqu’un avait manifestement décidé de ne pas le lui octroyer.
Une ombre encore plus noir que celle dans laquelle il se cachait s’était glissée jusqu’à lui. Elle était grande et menaçante, deux yeux brillaient d’une lueur blanche effrayante et une voix grave demanda sur un ton menaçant.

- C’est fait ?
Il tomba à genoux.
- Oui Seigneur ! C’est fait, vous ne pouvez pas savoir comme je suis heureux. J’espère vous avoir satisfait.
- Très bien …
L’ombre tendit une main griffue et l’enfonça brutalement dans le dos de l’homme, perçant ses poumons sans le moindre effort. L’individu tomba à terre, trop surpris pour réagir.
Lucifer se détourna de lui, observant le palais avec attention, laissant l’autre pion agoniser par terre. C’était parfait, la partie la plus importante était faite.



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Les navires de Byzance étaient connus pour être parmi les plus stables au monde, capable de rester droits même au milieu de la plus monstrueuse des tempêtes. C’est dans cette idée que la plupart des matelots s’engageaient, persuadés qu’ils travailleraient dans la meilleure marine du monde connu. Pour le moment, ce n’était pas encore ça. Malgré son incroyable réputation, leur vaisseau tanguait beaucoup à l’approche des terres bretonnes. Il semblerait que les dieux du coin avaient décidés de maudire cette terre en interdisant à chacun l’accès aux côtes du pays. Le pont du vaisseau était presque entièrement recouvert d’eau, la Revanche était sur le point de couler ou du moins, c’était l’impression qu’avaient tous les bleus engagés dessus. Jusqu’à ce qu’une silhouette sombre apparaissent près de la barre, surplombant son équipage.
Contrairement à un officier classique, son habit était de couleur sombre, semblable à des haillons déchirés. Clairement, il n’était pas soigneux de son apparence, ni de son hygiène comme en témoignait l’éclat doré de sa dent en or dans l’obscurité créée par la tempête. Sa tête était invisible, cachée dans l’ombre que formait le large chapeau rond aux bords élimés par le temps. Ses mains calleuses se posèrent sur le bastingage, faisant tinter de multiples bagues aux provenances diverses et variées.
- Tenez bon : Bande de larves ! Nous n’allons pas arriver en Bretagne tout seul ! A moins bien sûr que vos cadavres n’y arrivent avec la marée, gonflé par l’eau et écorché par les récifs !
Etrangement, ce discours peu rassurant motiva les marins, désireux de faire mentir la prédiction funeste de leur capitaine. L’équipage redoubla d’effort pour maintenir le bateau en place tandis que la silhouette se tournait lentement vers la barre et l’officier qui en était chargé.
- Nous virons de bord immédiatement ! Nous allons faire un petit détour…
Tous les officiers alentours le contemplèrent avec des yeux ronds comme des soucoupes, le détour leur ferait perdre un temps précieux. Pire encore, cela les mettait en danger.
- Mais … Mon Capitaine ? Osa le second, hésitant tout de même à contredire son supérieur.
- Je flaire des récifs, répondit sèchement l’homme en noir. Nous devons les contourner aussi vite que possible. Donc … à babord.
Les officiers avaient l’habitude de voyager avec cet homme depuis quelques années déjà et ils le savaient un peu excentriques. Mais il arrivait encore à les surprendre parfois, notamment aujourd’hui. C’est pourquoi, il y eu quelques secondes de flottement pendant lesquelles personne n’osa dire ou faire quoi que ce soit.
- On vire de bord ! Hurla-t-il d’une voix rauque et puissante.
Alors qu’on lui obéissait en tremblant, il se retourna sans un mot de plus vers sa cabine, ses bottes produisant un claquement régulier contre le bois du pont.
Le Capitaine Hector Mortrigore referma brutalement la porte de ses quartiers mais l’on entendit à peine le son dans le tumulte de la tempête. Il grommela quelque chose à propos de « Marin d’eau douce » et d’un « Pays de merde ». Pendant qu’il sentait son navire qui changeait lentement de cap, il alla s’affaler dans un large fauteuil qui faisait face à un petit bureau. Sur ce dernier, comme dans toute la salle en vérité, était étalé des cartes de tout genre. Certains des contours soigneusement dessinés à mains nus ne ressemblaient à rien de connu mais personne n’avait jamais osé aller le faire remarquer au Capitaine.
Au fond, rares étaient les gens qui osaient contrarier d’une quelconque façon le Capitaine Mortrigore. L’homme était autant craint qu’il était respecté. Ce n’était pas un officier comme les autres. C’était un corsaire, ancien pirate, terreurs des mers. Il avait passé sa vie à aborder et piller tous les navires marchands malchanceux qui croisaient sa route. Byzance était parmi ses victimes favorites. Peut-être en avait-il un peu trop fait, l’Empire Romain d’Orient avait lancé les chiens. Pourchassant l’Ecumeur, son navire, où qu’il se cache. Sûrement l’auraient-ils poursuivis au bout du monde s’il ne l’avait pas retrouvé au large des Colonnes d’Hercule. Son équipage et lui s’étaient défendus vaillamment mais les Byzantins avaient été les plus forts, et les plus nombreux surtout. Dans l’opération, il avait perdu sa jambe mais il avait réussi à sauver sa vie. Mieux encore, accomplissant un véritable exploit, il s’était fait engagé au service de la glorieuse couronne de Byzance. Sauvant définitivement sa tête et se retrouvant maintenant à la tête d’un des meilleurs navires de la flotte Byzantine.
En repensant à tout cela, l’homme ne put pas s’empêcher de retirer l’une de ses bottes pour vérifier que sa jambe de bois était bien en place. Selon ses calculs, ils atteindraient la côte bretonne dans quelques heures, l’occasion de réviser un peu la langue de ce pays. Langue de merde.

2Constantii Justinius Caesarius Empty Re: Constantii Justinius Caesarius Ven 29 Juin 2012 - 17:57

Constantin

Constantin

Constantii Justinius Caesarius Mini_753154Liam
Imperator Justinii

Âge : 43 ans

Rang : Empereur de Byzance

Nom : Justinii Justinius Caesarius

Surnom : Justinien le Grand, Empereur du Monde.

Caractère : L'Empereur est connu pour être quelqu'un de bon mais pragmatique. Il s'est inscrit, lui et son Empire, dans une logique de diplomatie et de négociation, que ce soit par le commerce ou par d'autres moyens. Il préfère éviter autant que possible l'intervention armée, mais ne se prive par pour autant d'utiliser la menace de la meilleure armée du monde.
Lorsqu'il n'est pas en dîner protocolaire, il a pour habitude de donner une image de lui simple, même auprès des simples pécores. Il a souvent argué qu'un "Merci, bonsoir" était parfois tout ce qui séparait un serviteur dévoué d'un coup de poignard dans le dos.
Il est également réputé très pieux puisque n'ayant pas repris ni de femme, ni de maîtresse depuis la mort de l'Impératrice alors qu'il n'avait que vingt ans. Cela fait de lui, l'un des hommes les plus proches du Pape à l'heure actuelle.

Physique : Justinien a le physique type de celui qui a fait la légion sans pour autant combattre réellement. Il n'a en effet jamais été à la bataille mais s'est toujours maintenu en forme, puisque c'est plus prudent pour un Empereur. Il n'en paraît toutefois pas moins dix ans de plus que son véritable âge, cela se ressent surtout au niveau de ses yeux bleus entourés de cernes et des traits de son visage parfois tirés. Depuis quelques années, cela s'est atténué puisqu'il se laisse pousser la barbe, camouflant ainsi habilement cette fausse vieillesse.

Histoire : Comme pour de nombreux empereurs, la montée au pouvoir de Justinien ne s'est pas faite sans accrocs. Il avait la chance de n'avoir qu'un seul frère, puisque son père est mort très jeune. Il a ainsi accédé au trône à l'âge de 18 ans, son jeune frère : Aurelius, avait alors 16 ans mais il était déjà très ambitieux. Persuadé qu'il était le plus à même de reprendre l'Empire, il a entamé une longue campagne visant à déstabiliser le pouvoir de Justinien et à promouvoir sa propre force. Mais il n'a pas réussit à gagner la confiance des nobles de Byzance et s'est alors tourné vers l'idée du complot. Celui-ci fut éventé et Justinien fit appel à une jeune assassine qui commençait à se faire un nom pour tuer son frère.
Depuis lors, le règne de Justinien ne soufra d'aucune contestation. Même après que sa femme soit décédé en donnant naissance à des jumeaux. Connu pour avoir eu un règle magnifique mais une vie personnelle extrêmement dure, l'Empereur est admiré par un grand nombre de ses sujets, qui reconnaissent en lui, une grande force de caractère. Il est également réputé à l'extérieur de son pays comme un très bon diplomate et un Empereur plutôt conciliant.
Avec la disparition du Roi Arthur de Bretagne, l'Empire de Byzance est devenu le dernier grands pays chrétiens pleinement unifié. Au milieu du chaos qui règne sur le nord de l'Europe, des invasions barbares venues l'Est, il ne reste plus qu'un seul Empire parfaitement debout. Le seul vers qui le Pape peut se tourner sans crainte.
Avec le chaos, Justinien est vraiment devenu : L'Empereur du Monde.

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