Série de manuscrit retrouvé dans les caches du palais impérial de Byzance, attribué à l’Empereur Justinien. Une sorte de journal rédigé en un étrange code, mélange de grec, de latin et d’autres langues mineurs, qu’il semblait vouloir légué à son fils ; le futur Empereur Constantin II.
« Mon fils, j’ignore à quel moment tu pourras lire ceci, aussi je prends bien soin de toujours étudier précisément la situation avant de coucher mes projets par écrits. Néanmoins, de tous ce que je t’ai laissé, j’aimerais que ce soit, pour l’instant, cette idée qui retienne le plus ton attention.
A l’heure où j’écris ces lignes, la Bretagne est tombé sous le joug de cette Morgause, sœur félonne d’Arthur.
Cela n’aurait pu mieux tomber.
Cette prise de pouvoir n’a fait qu’affaiblir momentanément l’emprise du Pape sur l’Europe, mais cela sera peut-être suffisant. Ce dont je te parle n’est peut-être qu’un vieux rêve, que chaque Empereur caresse un instant avant de mourir. Mais la conjoncture actuelle est trop belle pour être ainsi délaissée.
Cette faiblesse du Pape, nous pouvons nous en servir. Il ne cesse d’insister pour que je me serve de la puissance de Byzance pour mettre à genoux la Bretagne, bientôt je pourrais lui faire comprendre que j’ai besoin d’un bon point d’appui pour ce faire. Cet affaiblissement, je ne peux que le considérer que comme un signe de ce que je pense depuis longtemps ; séparer le pouvoir politique du pouvoir religieux ne peut que mener à ce genre de dérive où les deux s’affrontent. Revenir en arrière n’est pas toujours une mauvaise chose.
Ce que je te propose, mon fils, c’est de participer à la renaissance d’un monde autrefois respecté partout. Si nous manœuvrons habilement, nous convaincrons le Pape de nous laisser le contrôle de cet Empire moribond qui ose encore s’appeler Romain. Si nous jouons finement, nous pourrons reprendre au moins l’Italie, et de là, en nous alliant avec des Seigneurs Chrétiens, ou ralliés à Morgause selon la situation de ce moment, nous pourrons rallier des terres que nous possédions autrefois. Mieux, en combinant tactique militaire et contrôle des voies marchandes, il sera aisé de faire comprendre aux vassaux l’intérêt de nous rejoindre.
A ce moment, la Bretagne ne sera plus qu’un léger problème qu’il conviendra de régler de la façon la plus rapide.
Mon fils, Constantin, cela prendra sans doute du temps, mais si je réussis, je te proposerais alors de me succéder non pas sur le trône de Byzance, mais de devenir le premier Empereur du Nouvel Empire Romain.
Si je n’y arrive pas de mon vivant alors je place toute ma confiance en tes capacités, tu achèveras cette œuvre. »